«Quand on dit “archives”, on pense d’abord aux rayonnages chargés d’antiques documents – parchemins, traités, plans cadastraux, procès-verbaux et décrets – produits par les princes et seigneurs du Moyen-Age et les autorités des états modernes…
Mais l’histoire n’est pas faite que d’actes officiels, les individus y jouent bien sûr leur rôle, parfois toute une famille peut voir ses membres jouer un rôle au travers de plusieurs siècles, dans la politique, dans l’économie, dans l’armée ou dans les Eglises, voire dans d’autres domaines de la vie en société. Des associations de citoyens vont s’activer dans l’économie, dans le sport, dans la culture ou dans ce que nous appelons aujourd’hui le “social”. Des entreprises vont naître, sous l’impulsion de personnages particulièrement entreprenants, se transformant le plus souvent en sociétés anonymes; leurs activités vont marquer durablement telle région, telle ville. Des salariés vont s’organiser en syndicats pour défendre leurs conditions de travail...
Les archives de ces mille activités privées qui nourrissent le tissu social de notre histoire n’ont pas d’existence officielle, comme c’est le cas depuis des siècles pour les archives publiques. Les aléas des faillites et des successions, la grande disparité d’intérêt pour la conservation de cette mémoire du passé font que l’existence des archives privées est aléatoire, dépourvue de toute systématique.
Ce sont les archives publiques – les Archives fédérales suisses dès le milieu du 19e s., par exemple - qui vont se soucier peu à peu de la conservation de ce matériau historique. Mais la trace de ces activités privées en archives publiques reste discontinue, car elle dépend de l’existence ou non de ces archives, de la volonté des acteurs de les constituer, de les conserver et de les transmettre. C’est pourquoi, depuis quelque dizaines d’années, les archivistes d’Etat ont lancé une véritable politique de promotion des archives privées pour tenter de sensibiliser les acteurs privés à leur constitution et leur conservation, souvent en mains publiques, et de dégager des unités de doctrine et de prestations.
Nous avons choisi de faire de l’exposition annuelle de 2019 un bilan de l’action des ACV, entre 1996 et 2018, en matière de collecte d’archives privées au travers d’une quarantaine d’exemples, en soulignant le rapport de confiance qui s’est établi avec les déposants et les donateurs dont l’initiative de contacter les ACV leur appartient en propre. Chaque fonds est commenté du point de vue de qu’il reflète de la politique d’acquisition ou de ses apports à la connaissance.»
Gilbert Coutaz et Olivier Pavillon, Salut les donateurs. Vers des archives citoyennes, Chavannes-près-Renens : Archives cantonales vaudoises, janvier 2019, pp. 5-6.
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Documentation
Inventaires des fonds d'archives d'origine privée à consulter sur DAVEL
Reflets photographiques du vernissage
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Conception générale
Gilbert Coutaz, avec la collaboration d’Olivier Pavillon
Auteurs des textes
Gilbert Coutaz ; Olivier Pavillon
Expographie
Anne Bellanger ; Olivier Rubin ; Gilbert Coutaz
Borne informatique
Olivier Rubin ; Gilbert Coutaz
Graphisme
Délilah Martin (Atelier graphique Vert-de-rage, Lausanne)
Reproductions et impression des photographies
Olivier Rubin
© Archives cantonales vaudoises, 2019