Supercherie et mystification

- Catégorie : Archives, Culture, Histoire, Justice et Evénement

Exposition du 24 janvier 2006 au 7 janvier 2007

Les documents d’archives sont tout à la fois des instruments de vérité et des affirmations brutes qui doivent être examinés dans leur environnement proche et lointain. Les Archives cantonales vaudoises sont assurément la mémoire d’un canton, mais aussi une mémoire partielle et partiale, parfois trompeuse et fallacieuse. Elles doivent être enrichies de sources de provenances multiples, contrastées et complémentaires. Aux archives de provenance officielle, il faut ajouter des archives de provenance privée. Or savez-vous que le premier soi-disant original des Archives cantonales vaudoises, du 1er avril 961, est un faux fabriqué par les moines de Payerne au début du XIIe siècle? Selon cette source, la reine Berthe aurait fondé la célèbre abbatiale, alors qu’il s’agit en fait de sa fille, la reine Adélaïde.

Pendant longtemps, les historiens et chroniqueurs se sont contentés de recopier et de compiler des documents sans exercer aucune critique. Face à la multiplication des faux documents au cours du Moyen Age, les hommes se sont interrogés sur l’art des discerner le vrai du faux. Avec le père bénédictin Jean Mabillon et son traité publié en 1681 De re diplomatica, la diplomatique trouve un père, un nom et un acte de naissance. Avec eux, la critique des faux est restée une préoccupation constante de la diplomatique. Les méthodes ont quelque peu changé, mais ce qui a le plus évolué, c’est qu’elle n’est plus qu’une activité parmi d’autres les règles de la critique.L’exposition, organisée autour du testament du 1er avril 961 de la reine Berthe, présente plusieurs faux, à travers les siècles, dont les documents et les dossiers ont été conservés aux Archives cantonales vaudoises et pose la question fondamentale de la sincérité des documents dans un dépôt d’archives. Le faux se faufile à plaisir dans de nombreuses situations, et les besoins. Il a ses artistes et ses témoignages plus ou moins convaincants, des moines de l’abbaye du Lac de Joux aux auteurs de fausses plaques et de faux billets. Dans chaque vitrine, une histoire de faux est racontée. L’aventure particulière et calamiteuse du faussaire vaudois, Henri-David Favre (1829-1891), qui vouait ses soins à imiter l’écriture de Jean Calvin, Théodore de Bèze et Jean-Daniel-Abram Davel, est rappelée précisément; son atelier a été recomposé.Le faux n’épargne plus rien, ni personne. Il aurait tendance à se généraliser, voire à triompher dans les domaines les plus quotidiens. Notre expression de tous les jours est parsemée d’expressions apparentées au faux. Notre vocabulaire ne manque pas de synonymes ou d’antonymes pour qualifier le faux ou son contraire, le vrai, le faussaire et la victime du faussaire. Il est affiché sur le mur diaphane du hall d’entrée:

Un vrai mur pour des vrais/faux.

Le simulacre et le leurre ont encore un bel avenir.Une version courte, une version longue vous présente les différentes facettes de l’exposition.Venez nous retrouver, dans les heures d’ouverture des Archives cantonales vaudoises.

Bonne visite!

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Exposition conçue par:

Gilbert Coutaz et Pierre-Yves Favez, avec la collaboration d’Anne Bellanger, Corinne Brélaz et Olivier Rubin.

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Textes de l'exposition

L'exposition en images...

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