Régénération des milieux naturels

Le retour de libellules très rares confirme le succès des travaux menés dans des tourbières de la Vallée de Joux.

Considérée comme en danger critique d’extinction en Suisse, la leucorrhine à gros
thorax subsiste encore à l’état de petites populations dans les cantons de Zurich,
Fribourg et Neuchâtel. Quelques spécimens de cette libellule ont également été
observés ces dernières années dans des zones humides situées sur le Plateau vaudois.
Affectionnant particulièrement les tourbières et les plans d’eau pauvres en éléments
nutritifs, cette espèce avait par ailleurs disparu de l’Arc jurassien depuis 1970 jusqu’à son
retour dès 2008 dans le canton de Neuchâtel.

Retour après plus d’un siècle d’absence
La présence du leste dryade, également menacé d’extinction en Suisse, n’avait pour sa
part plus été attestée à la Vallée de Joux depuis 1880 et, dans le canton, seuls de rares
individus font l’objet d’observations sur le Plateau et dans le Jorat. Cette libellule
recherche les milieux forestiers humides soumis à des fluctuations du niveau des eaux.

Succès des travaux de régénération
Les travaux de régénération menés par l’Etat de Vaud dans des tourbières de la Vallée
du Joux entre 2015 et 2017 à la Sagne du Séchey, sur la commune du Lieu, ainsi qu’à la
Sagne du Campe et à la Sagne du Sentier, sur la commune du Chenit, ciblaient plusieurs
espèces prioritaires, parmi lesquelles la leucorrhine à gros thorax. Son observation, et
celle du leste dryade, au début de l’été à la Sagne du Campe démontrent dès lors le
succès de ces interventions qui visaient à remettre en eau et à redonner une dynamique
naturelle à ces sites présentant une haute valeur écologique.

Consolidation du réseau écologique
Le retour de la leucorrhine à gros thorax, inscrite à la convention de Berne listant les
espèces de faune strictement protégées en Europe, et du leste dryade conforte le DTE
dans sa volonté de conduire des opérations visant à consolider le réseau écologique au
niveau suisse et cantonal. A la Vallée de Joux, un nouveau chantier est ainsi prévu dans
la tourbière de Derrière-la-Côte, sud-ouest, sur le territoire du Chenit. Malgré son
exploitation jusqu’au milieu du 20e siècle, ce site, inscrit à l’inventaire des hauts marais
d’importance nationale, abrite encore plusieurs espèces rares et menacées.

Technique maîtrisée
Les propriétaires et exploitants agricoles concernés ont donné leur accord pour la
réalisation de ce projet de régénération. Les travaux, actuellement mis à l’enquête, sont
planifiés pour l’automne. A l’image des précédents chantiers, ils consisteront à
l’enfouissement de palissades en madriers de sapin blanc afin d’obstruer deux anciennes
fosses d’exploitation de tourbe. En complément, deux fossés de drainage seront comblés
à l’aide d’un mélange de sciure et de copeaux. Dans le but de limiter les atteintes au sol
tourbeux et de réduire le nombre de trajets, les matériaux nécessaires seront acheminés
par hélicoptère et l’entreprise spécialisée mandatée pour la réalisation des ouvrages
travaillera avec des engins à faible pression au sol.

Financement du Canton et de la Confédération
Cette intervention, qui bénéficie du soutien de la commune du Chenit, est chiffrée à
230’000 francs. Elle est financée à hauteur de 65% par l’Office fédéral de
l’environnement, le solde étant pris en charge par le canton.

Communiqué de presse du 27 juillet 2018

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