Communiqué de presse

Des quais de l'antique Lousonna au Château de Vidy : plus de 1800 ans d'histoire

Riche en vestiges archéologiques, la région de Vidy à Lausanne livre de nouvelles trouvailles faites lors de fouilles menées à l'est du château de Vidy, dans le cadre de l'extension du siège du CIO.

Plusieurs chantiers archéologiques d'envergure ont eu lieu au siècle passé dans la région de Vidy : fouilles du forum, dans la zone de la Maladière, à la fin des années 1930, fouille du tracé de l'autoroute A1 en 1960-1961, fouilles de l'Exposition Nationale, en 1962-1963. Ces interventions ont permis de mieux connaître l'antique bourgade de Lousonna, qui s'étendait sur près d'un kilomètre, depuis les logements étudiants de l'avenue de Rhodanie jusqu'au complexe administratif Steiner, à la route de Chavannes.

Des années 1980 à 2000, plusieurs gros projets immobiliers ont en outre permis de compléter les connaissances sur l'organisation spatiale, la chronologie et l'architecture de ce vicus, terme romain désignant des agglomérations secondaires servant de centres juridiques, politiques et commerciaux régionaux.

C'est ainsi que des vestiges d'aménagements du rivage antique, qui se trouvait largement plus au nord que la rive actuelle, ont été mis au jour lors de l'extension orientale du siège du CIO, en 1990 (enrochements, pontons, bâtiment portuaire). Il ne faisait donc aucun doute que des éléments romains seraient touchés lors de la construction du nouveau centre multi-fonctionnel du CIO, prévu entre le bâtiment principal et le Château de Vidy.

Au Moyen Age, une église paroissiale et son cimetière occupaient en outre l'emplacement du château construit en 1771. Il était donc probable que les fouilles révèlent également des tombes et/ou des vestiges de l'édifice religieux.

Les résultats archéologiques ont été à la hauteur des attentes, puisque la fouille a déjà livré des structures en lien avec le château - murs de terrasse, entrée monumentale, canalisations -, ainsi que des aménagements de la rive romaine, bien visibles sous la forme d'impressionnants enrochements à l'arrière desquels se dressait un grand bâtiment. Mais pour l'heure, ce sont surtout les très nombreuses sépultures - près de 80 ! - qui mobilisent les archéologues : les plus anciennes remontent à lafin de l'époque romaine, les plus récentes, probablement du 16e siècle, étant certainement à mettre en rapport avec l'église paroissiale voisine.

Conduite par L. Steiner et Chr. Henny, Archéodunum SA, l'intervention archéologique préventive est placée sous le contrôle de la section de l'Archéologie cantonale, SIPAL, Département des infrastructures. Le financement des travaux est assuré par le maître de l'ouvrage, le CIO, qui a retardé son programme de construction pour permettre la sauvegarde de ces vestiges appartenant au patrimoine lausannois. Les fouilles devraient encore durer quatre à cinq semaines.

 

Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud
Lausanne, le 14 juin 2006